samedi 28 mai 2016

Les céramiques de Nabeul

Nabeul est une ville sur la côte sud du Cap Bon à environ 70 km de Tunis. Elle est très réputée en Tunisie et à l'étranger pour la qualité de ses poteries, assiettes peintes et faïences. On y trouve évidement de nombreuses boutiques mais également des ateliers que l'on peut visiter.








La céramique est un matériau obtenu en modelant puis en cuisant une pâte argileuse. La nature et le style  de la céramique dépendent de la composition de la pâte, de sa préparation, de la température de cuisson et de l'enduit utilisé. On distingue les pâtes tendres (terre cuite, poterie lustrée, poterie vernissée, poterie émaillée) les pâtes dures (faïence fine, grès cérame) et les pâtes dures translucides ( porcelaine dure, porcelaine tendre).

La fabrication d'une poterie commence par la préparation du mélange des terres (argiles impures, marne, silice) pour lequel on doit obtenir une homogénéité parfaite.

Le façonnage peut alors débuter. On utilise pour cela le tour du potier apparut au quatrième millénaire avant J.C. On pose sur le plateau tournant, appelé girelle, une motte d'argile que le potier va façonner de ses mains. L'apparition de l'électricité et l'invention de la pédale au XIXème siècle a permis au potier de mieux contrôler la vitesse de la girelle et donc la fabrication des poteries.







Pour éviter les cassures à la cuisson, les poteries sont ensuite placées, de quelques heures à quelques jours, dans le séchoir.



Lorsque l'argile est parfaitement sèche on peut passer à l'étape de la cuisson réalisée dans des grands fours à gaz. Les plats sont empilés et séparés par des petits reposoirs en bois garnis de pointes en fer. La température de cuisson varie de 650° à plus de 1400° en fonction du résultat final souhaité.




La dernière étape concerne la décoration qui se fait à Nabeul exclusivement à la main : soit au pinceau soit à l'aiguille pour les plus belles pièces.










Et voici notre nouveau service pour vous faire goûter au couscous, à l'oja, au rouz jerby, aux doigts de fatma, au tajine, à la chorba ...

dimanche 15 mai 2016

Les sources de Zaghouan

Comme vous l'avez sans doute remarqué, nous adorons les vielles pierres et les monuments anciens. Une chance pour nous car la Tunisie regorge de sites archéologiques majeurs. Ce week-end nous avons pris la direction de Zaghouan à 2 heures au sud de Tunis. On y trouve de nombreux monuments de l'époque Carthaginoise et Romaine et en particulier les sources et les nombreux aqueducs qui alimentaient Carthage.
La construction de ces ouvrages monumentaux ont été décidés sous l'ère romaine par l'empereur Auguste après plusieurs années de sécheresse qui ont durement touchées Carthage (entre 123 et 128 après J.C.). Les sources principales se trouvent à Zaghouan et à Jouggar un peu plus au sud, où les romains ont créé des barrages pour capter l'eau qu'ils ont ensuite dirigée vers Carthage dans des conduits au niveau du sol ou par des aqueducs qui peuvent atteindre jusqu'à 20 m de hauteur. Un seul objectif pour les ingénieurs de l'époque : conserver une pente précise de 3 cm tous les 10 m, et ce, sur 132 km de distance pour rejoindre les citernes de Malga à Carthage que nous vous ferons découvrir bientôt.

Pour voir le premier aqueduc situé au nord du petit village de Jouggar, nous avons dû tourner un peu en rond durant une heure. Finalement au bout d'un chemin de charrette, nous sommes tombés sur le monument gardé seulement par quelques moutons.

Première découverte de l'aqueduc près de Jouggar avec une section qui longe le bord de la vallée.
L'aqueduc a été plusieurs fois remis en état au cours de son histoire : la dernière fois en 1859. Il assurait alors un débit journalier de 12 000 m3  contre 32 000 m3 du temps des romains !







Après un pique-nique au milieu de nulle part ... (c'est beau nulle part !)



... découverte de l'aqueduc de Jouggar.







Avant de rejoindre Zaghouan, nous avons fait un petit détour par El Fahs où se trouve l'un des sites archéologiques majeurs de Tunisie. Le "Thuburbo Majus" est une véritable ville romaine qui s'étend sur 40 hectares et qui aurait compté jusqu'à 10 000 habitants dans les années 200 après J.C. 

Maison des animaux


Le capitole (lieu de la vie politique du temps des romains)

Ce monument a été édifié en 168 après JC. Il possède encore 4 colonnes blanches intactes (près de 9 m de haut) qui se dressent dans les cieux. Il est possible de grimper par des escaliers, sur la petite esplanade où sont implantées les colonnes : on dispose alors d’une vue sur l’ensemble du site archéologique.




Les zones d'habitation sont très nombreuses et bien conservées. L'ensemble du site n'a pas encore été totalement fouillé et de nombreux autres habitats sont encore enfouis sous la terre. 



Le quartier des villas avec des mosaïques parfaitement conservées.


Le palestre des Petronii

Cet édifice a été offert à la ville par la famille Petronii en 255 après JC. Il s’agit d’un vaste espace sportif qui était entouré par un vaste portique supporté par 12 colonnes. De nos jours, le portique existe sur un des côtés du monument, il a été reconstruit lors des travaux de fouille durant la 1ère moitié du XXème siècle. Ce portique est colossal et supporte probablement 20 à 30 tonnes de pierre.








Le forum (lieu du commerce et des échanges)


La porte du temple de Baalat


Les thermes d'hiver




Nous reprenons la route pour rejoindre Zaghouan, où se trouve le temple des eaux, lieu de la source principale qui alimentait Carthage. La source se trouve sous une dalle à 17 mètres sous terre.


Vue sur le massif de Zaghouan qui culmine à 1295 m  et qui est visible par beau temps depuis Carthage. 


Dans chacune des alcôves du temple, prenait place une statue romaine. Elles sont aujourd'hui exposées au musée du Bardo à Tunis.


Le début de l'aqueduc juste en contre-bas du temple.


Sur la route de retour vers Tunis se trouve un autre site archéologique important avec un amphithéâtre et un capitole imposant, celui d'Oudhna appelé aussi Uthina.

En chemin nous croisons une jeune femme qui utilise une autre technique qui a fait ses preuves pour le transport de l'eau.

 

Autre image décalée et loin de la "Tunisie touristique" : le vol des cigognes au dessus de la décharge locale ... sans commentaire.

 

Arrivée en vue d'Oudhna et de son capitole.


Le hasard faisant bien les choses, une surprise nous attend dans l'amphithéâtre car la population locale y a pris place pour écouter l'orchestre philharmonique de Tunis.  



Sur le capitole





Juste avant d'arriver à Tunis à côté de Mohammedia on découvre une des parties les mieux conservées de l'aqueduc avec le soleil couchant.