samedi 13 juillet 2013

Comment tenter de partir enseigner à l'étranger ...

Partir enseigner à l'étranger est une idée qui nous trottait derrière la tête depuis quelques années déjà.
A chaque fois que nous y songions un peu trop, la famille s’agrandissait quelques mois après et le projet était reporté de quelques années.

Cette année enfin, après un stage de perfectionnement en anglais que nous avons suivi tous les deux aux vacances d'hiver, le projet de recherche a pu se concrétiser.

Dans un premier temps, nous avons ciblé les pays anglophones car nous souhaitions vivre un projet bilingue français-anglais pour nos enfants et nous. Nous avons donc répertorié les écoles françaises aux états-unis, en Grande-Bretagne et au Canada (hors Québec) et nous avons postulé en candidat libre. Nous ne pouvions postuler via des organismes comme la MLF ou l'AEFE car nous travaillons pour l'enseignement privé en Bretagne.

Pour le Canada, nous avons vite compris que le système était bloqué car dans la grande majorité des provinces, il faut, avant de candidater, payer un syndicat d'enseignant qui vérifie nos diplômes et nous délivre un permis d'enseigner. Bien entendu cela coûte cher, il faut payer dans chaque province et vous n'avez aucune garantie d'emploi. En étudiant certains dossiers que l'on trouve sur le net on se rend compte que les personnes qui viennent de l'extérieur sont très rarement admises et souvent si elles sont admises c'est pour des remplacements.

En Grande-Bretagne et aux USA la grande difficulté est le coût du logement. Comme en plus nous recherchions des postes doubles et que nous avons quatre enfants ... cela devenait compliqué.

Au bout de quelques semaines, face au peu de retour de nos candidatures, nous avons décidé d'élargir notre champs de recherche;

Nous nous sommes appuyé sur un excellent site Facebook qui répertorie les annonces des écoles française à travers le monde.


A partir de là nous avons beaucoup voyagé avec quelques pistes sérieuses : Qatar(Doha), Indonésie (Jakarta), Taiwan (Taipei), Chine (Canton), Mozambique (Maputo)

Notre première réponse positive a été le Mozambique mais finalement après un entretien via Skype nous avons décidé de ne pas donner suite car les conditions de sécurité et d'enseignement pour nos propres enfants étaient trop "limites". Nous sommes un peu aventurier mais pas téméraires tout de même...

Puis, quelques jours plus tard, nous avons eu un entretien surprise avec un conseil scolaire de Colombie britannique (Canada) ... cette fois-ci ce sont eux qui n'ont pas donné suite !!! 

A dix jours de la fin des cours, nous avons reçu une proposition pour aller travailler en Guyane à Saint-Laurent du Maroni. Là encore les conditions n'étaient pas réunies pour permettre à nos enfants de suivre une bonne scolarité.

Finalement, au moment ou on n'y croyait plus, le week-end avant les grandes vacances, nous avons reçu une réponse positive du lycée Voltaire au Qatar ... et nous avons dit oui tout de suite ... il nous restait 24 h pour pouvoir demander notre mise en disponibilité ... ouf sur le fil !



Suite à notre petite expérience voici quelques "conseils" pour rechercher un poste à l'étranger :

- Commencer plus tôt que nous (dès décembre et ne pas hésiter à relancer au bout de quelques mois).
- Bien penser son CV et sa lettre de motivation
- Avoir une expérience à l'étranger est un gros plus (le plus difficile c'est le premier pas)
- Ne pas baisser les bras et y croire jusqu'au bout


Avant de partir, il faut dire au revoir.

Tourner une page n'est pas toujours le plus simple même si on le fait volontairement.
Il y avait donc un zeste d'émotion vendredi dernier pour faire nos adieux après 13 années de souvenirs à l'école.
Merci à tous ceux qui étaient présents à notre pot de départ.





samedi 6 juillet 2013

Pourquoi partir ?

Lorsque nous avons appris à notre entourage (famille, amis, collègues, parents d'élèves) notre projet de nous envoler pour Doha, nous avons assisté à deux types de réactions. Tout le monde est content pour nous : c'est bien là l'essentiel et vu notre sourire jusqu'aux oreilles et notre enthousiasme ils n'avaient pas d'autre alternative.
Première réaction : Génial, je connais aussi quelqu'un qui ...
La seconde : Si c'est votre projet et que vous en êtes content alors ...
Evidemment chacun réagit en fonction de son histoire, de sa personnalité et de ses liens plus ou moins forts avec son environnement immédiat et de son attachement "viscéral" à "sa" terre natale.
Loin de nous l'idée de juger les réactions, il s'agit juste d'une observation.
Alors ce qui nous pousse à partir ? Voilà une question mainte fois entendue depuis quelques jours.
En premier nous pouvons dire l'envie de vivre un projet linguistique en famille, la curiosité, la volonté de rencontrer l'autre (et sa culture), le souhait de briser une routine et de se libérer d'une partie de nos contraintes professionnelles. Nous savons que nous en retrouverons d'autres inévitablement mais le changement aura sans doute du bon.

Notre projet s'inscrit dans notre parcours d'enseignants bilingues bretonnants, attachés à leur terre à leur culture (langue, musique, danses, traditions, patrimoine, histoire). Nous avons vécu ce bilinguisme "régional" comme une ouverture et non un repli identitaire.Nous savons exactement (ou du moins à peu près) d'où nous venons ce qui nous donne une force et une envie d'aller vers les autres sans crainte et sans peur irrationnelles.

Nous ne pensons pas avoir de mauvaises raisons comme une fuite en avant, la volonté de voir si l'herbe est plus verte ailleurs (surtout au Qatar !!!). Nous ne nous faisons pas d'illusions sur la nature humaine. Ici comme là-bas nous rencontrerons des gens passionnants, curieux, cultivés, ouverts, simples, accessibles, à l'écoute, humains  ... et les autres.

Enfin nous verrons bien inch'allah! Ainsi va la vie ...